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24 décembre 2009 4 24 /12 /décembre /2009 13:25
Noël 

25 décembre

« Pour beaucoup, les fêtes de Noël sont un temps d’oubli des dures réalités de la vie quotidienne. Même si on parle moins de la "trêve des confiseurs ", on a tendance à vivre ces derniers jours de l’année comme un temps entre parenthèses qui nous apporte un peu de douceur et de chaleur. Malheureusement cette possibilité d’oublier, ne fût-ce que durant quelques jours, les contraintes quotidiennes n’est pas offerte à tous. Elle n’est pas donnée à ceux qui sont les victimes de notre société : ceux qui n’ont plus de travail, plus de logement, parfois plus de nourriture. Elle n’est pas donnée à ceux qui sont abandonnés dans l’isolement de la vieillesse solitaire ou de la maladie grave. Elle n’est pas donnée aux prisonniers entassés dans nos prisons. Elle n’est pas donnée aux enfants privés de leurs parents ou écartelés entre plusieurs foyers. Elle n’est pas donnée à celles et à ceux que la misère ou la violence ont chassés de leurs pays. La liste pourrait être longue encore de tous ceux qui ne peuvent participer à la fête que par le désir ou la nostalgie.

Si j’ai d’abord voulu évoquer ces situations de détresse, ce n’est pas pour assombrir notre fête ou teinter notre joie de mauvaise conscience. C’est parce que le récit de la Nativité nous montre comment la naissance de Jésus a été marquée par les mêmes contraintes et les mêmes misères : "Il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. " Comment pourrions-nous fêter la naissance du Christ d’un coeur léger quand tant d’hommes et de femmes ne trouvent pas leur place dans la maison commune de notre société ?

En cette nuit sainte, je veux vous partager l’espérance que Dieu met au coeur des croyants : nous ne sommes pas appelés à oublier les malheurs de cette vie ni à nous réfugier dans un Noël de Disneyland. Nous sommes appelés à affronter les réalités du monde et à espérer parce qu’elles ne pourront pas submerger la puissance de l’amour manifesté en Jésus-Christ.


Quelle est donc notre espérance ce soir ? Une espérance de paix et de joie. Cette paix et cette joie nous sont données réellement, non pas parce qu’elles escamoteraient les difficultés de chacune de nos existences comme par un coup de baguette magique, mais parce qu’elles nous sont offertes avec l’assurance que "Jésus-Christ, notre grand Dieu et notre Sauveur s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes. " C’est par sa grâce que nous sommes rendus capables de surmonter nos faiblesses, nos lâchetés et notre indifférence envers nos frères. C’est par la grâce de cette sainte nuit que nous sommes entraînés à pardonner, à nous réconcilier et à mettre en oeuvre la charité de Dieu, son amour pour les hommes. Il fait de nous "un peuple ardent à faire le bien " pour "vivre dans le monde présent en hommes raisonnables, justes et religieux. "


En cette nuit très sainte, frères et soeurs, laissez l’amour de Dieu manifesté en la naissance de Jésus toucher vos coeurs et vos esprits, laissez-vous remplir de la douceur de cet amour et laissez cette douceur changer votre regard sur votre vie, sur le monde et sur vos frères. Ne boudez pas la joie de la Nativité, mais laissez-la faire de vous des témoins de l’espérance et de l’amour. »

+ André Vingt-Trois Archevêque de Paris – dans la nuit du 24 au 25 décembre 2006

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